L’effort collectif face aux CVM

SMDE Renouvellement canalisation eau potable

Le SMDE 24 et tous les syndicats adhérents sont mobilisés depuis 2022 face à la problématique des CVM (chlorure de vinyle monomère) présents dans certaines canalisations anciennes. Classée cancérogène pour le foie, cette substance fait l’objet d’une vigilance par principe de précaution.

Le CVM provient des canalisations en PVC posées avant les années 1980. Certains facteurs favorisent sa concentration comme une température élevée de l’eau, un temps de contact prolongé avec les conduites et une faible consommation en bout de réseau. Ces situations concernent donc principalement les antennes isolées et peu utilisées.

Les actions déjà engagées

Sur notre territoire de la Dordogne, 3 000 analyses ont déjà été réalisées sur 956 points et plusieurs mesures correctives ont été mises en œuvre comme l’installation de 62 purges automatiques et le renouvellement de 6,6 km de canalisations.

Le programme se poursuit avec 700 nouvelles analyses prévues dans l’année, 15 purges automatiques supplémentaires et des ajustements ciblés selon les besoins.

Dans certains cas particuliers, notamment pour des foyers isolés ou des résidences secondaires, des restrictions de consommation ont été appliquées, accompagnées de distributions de packs d’eau.

Un effort partagé

Grâce à la médiatisation du sujet, une prise de conscience s’est opérée. La question des CVM est désormais systématiquement inscrite à l’ordre du jour de nos assemblées générales et les exploitants, qui connaissent le mieux les réseaux, jouent un rôle important dans la mise en œuvre des solutions.

De nombreux travaux sont programmés sur l’ensemble du département, parmi lesquels :

  • CT Bassin Ribéracois : 105 000 € pour une antenne
  • CT Vélines : 280 000 € pour diverses opérations
  • RDE secteur Le Bugue : 90 000 € pour diverses opérations
  • SIAEP de la Chapelle Faucher – Cantillac : 35 000 € pour 200 m de réseau
  • SIAEP de Mussidan – Neuvic : 35 000 € pour 200 m de réseau
  • SIAEP Sud Périgord : 138 000 € pour deux antennes
  • SIAEP de Tocane Sainte-Apre : 85 000 € pour diverses opérations
  • SIAEP des Deux Rivières : 337 000 € pour 2 km de réseau
  • SIAEP du Périgord Noir : 150 000 € pour deux antennes
  • SIAEP des Terres Blanches : 195 000 € pour 1,8 km de réseau

Le coût moyen de renouvellement est estimé à 150 000 € par kilomètre de canalisation remplacée. Les réseaux concernés par les CVM représentent environ 244 km, soit un investissement global de 36,5 millions d’euros, l’équivalent de 330 € par abonné. Ce coût concerne seulement les CVM mais d’autres réseaux et ouvrages nécessitent aussi d’être renouvelés.

Une sollicitation de l’Etat

Face à l’ampleur budgétaire, une hiérarchisation des priorités est mise en place par nos équipes tout en garantissant la qualité de l’eau distribuée. Toutefois, un soutien financier, qui n’existe pas à ce jour, paraît indispensable pour mener à bien ces actions. Le nombre d’abonnés relativement faible et les faibles volumes consommés par habitant sur les zones à enjeux CVM rendent difficile un équilibre strictement basé sur la facture d’eau. C’est pour cela que nous avons sollicité l’appui des députés du département pour la mise en place d’un soutien financier spécifique de l’Etat pour financer les travaux.

Car au-delà du cas des CVM, c’est toute la question de la pérennité du patrimoine lié au service public de l’eau potable qui est concerné. Sa dégradation progressive, en l’absence de moyens suffisants pour assurer son renouvellement, constitue un risque majeur. Si le tarif de l’eau demeure aujourd’hui maîtrisé en Dordogne, il ne permet pas toujours de dégager les capacités de financement nécessaires pour un renouvellement satisfaisant des infrastructures, notamment dans les territoires les plus ruraux.

150 000 € :

coût moyen du renouvellement d’1 km de canalisation

244 km :

longueur estimée des réseaux à renouveler (CVM)

36,5 millions d'euros :

budget global nécessaire pour le renouvellement des réseaux (CVM)