Comme chaque année, le Comité de Suivi Opérationnel (CSO) s’est réuni régulièrement de juin à mi-septembre afin de surveiller la ressource en eau. Les membres de ce comité se réunissent en présentiel tous les quinze jours mais restent en contact par mail toutes les semaines pour faire le point sur la situation et mettre en place les mesures nécessaires. Ces mesures se prennent en fonction de l’arrêté cadre qui fixe les niveaux de vigilance, d’alerte et de crise.
2025 : le retour de la canicule
L’été 2025 a été marqué par des températures exceptionnelles, avec un record absolu à Bergerac (42 °C). Pourtant, grâce à une bonne recharge hivernale, les nappes souterraines n’ont pas connu de difficultés majeures.
Les tensions ont plutôt été structurelles avec une première canicule en juin et un épisode critique autour du 15 août, cette période étant déjà habituellement sensible en raison de la fréquentation touristique. De plus, la présence de cyanobactéries dans plusieurs cours d’eau a entraîné l’interdiction de baignade sur plusieurs secteurs touristiques amplifiant certainement la consommation d’eau potable.
Concrètement, sur le terrain ?
L’ensemble des délégataires privés et la RDE 24 ont assuré un suivi quotidien des pompages et des niveaux de nappes. Comme chaque été, ils ont fait face à une sollicitation plus importante : recherche et réparation de fuites, gestion des casses (liés aux bouchons de calcaire ou aux mouvements d’argile). Dans les équipes, cela se traduit par des astreintes quotidiennes, jour et nuit et une mobilisation renforcée des agents réseaux et mécaniques.
Une gestion de crise collective
En Dordogne, et contrairement à d’autres départements plus en difficulté, il n’y a pas eu de rupture d’alimentation en eau potable. Cette continuité est dû à l’état des nappes souterraines mais aussi à l’organisation collective. Notre système de solidarité départementale et nos schémas d’interconnexion permettent de sécuriser l’approvisionnement. Une bonne gestion de l’étiage ne s’improvise pas : c’est un travail de fond, mené tout au long de l’année.
Par exemple, sur le secteur Sud Périgord, nous avons travaillé sur la qualité de l’eau d’une source afin de bénéficier d’un captage de secours supplémentaire si besoin l’été.
Amélioration du rendement, réduction des fuites, maillages et interconnexions des réseaux, entretien des ouvrages : autant d’actions indispensables pour sécuriser l’alimentation en eau potable, surtout dans un contexte de dérèglement climatique où les étiages peuvent se prolonger jusqu’en octobre.
Autour de la table :
- Madame la Préfète
- La Direction Départementale des Territoires (DDT)
- Les Organismes Uniques de Gestion Collective (OUGC)
- L’Office Français de la Biodiversité (OFB)
- La Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL)
- Le Département
- L’association des irrigants
- La Fédération de pêche
- Météo France
- EDF
- Les gestionnaires de l’eau potable.
=> L’été, un château d’eau offre seulement 12 heures d’autonomie contre 2 à 3 jours en hiver : la réactivité est donc essentielle.
Mais aussi, une campagne de sensibilisation
Au-delà de l’augmentation de la population l’été, des études montrent que les touristes ont tendance à consommer davantage d’eau que les résidents permanents. En vacances, nous pouvons consommer jusqu’au double de la consommation moyenne habituellement. C’est pour cette raison que nous avons aussi mené un travail de sensibilisation avec une campagne de communication à destination des touristes. Les affiches du SMDE 24 ont été envoyées à l’ensemble des campings de la Dordogne, les offices de tourisme et elles étaient également visibles dans les guides touristiques français et anglais disponibles dans les lieux touristiques.
Nous remercions chaleureusement l’ensemble des délégataires, techniciens et agents mobilisés grâce à qui nous avons pu passer un nouvel été sous tension avec résilience.