Publié cet été, le rapport de l’observatoire SISPEA pour l’année 2023 dresse le panorama national des services publics d’eau potable et d’assainissement. Ce diagnostic est un outil clé pour les collectivités comme le SMDE 24.
Depuis 2009, l’Observatoire SISPEA (Système d’Information sur les Services Publics d’Eau et d’Assainissement) centralise les données transmises par les collectivités comme le SMDE 24. Ces informations, issues des Rapports sur le Prix et la Qualité du Service (RPQS), permettent d’évaluer les performances au niveau national, de comparer les territoires et ainsi orienter les politiques nationales sur l’eau.
Les chiffres clés 2023
L’édition 2023 repose sur 7 241 services d’eau potable (91 % de la population), 7 464 services d’assainissement collectif (88 % de la population) et 1 418 services d’assainissement non collectif (85 % de la population).
Des fuites toujours trop importantes
Avec un rendement moyen de 81 %, près d’un cinquième de l’eau mise en distribution est perdue. Cela représente 960 millions de m³ gaspillés chaque année, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 18 millions d’habitants.
Malgré des efforts de modernisation, les taux de renouvellement des réseaux (0,66 % en eau potable, 0,48 % en assainissement) restent trop faibles, laissant entrevoir des durées de remplacement théoriques de plus de 150 ans pour les canalisations d’eau potable.
Un prix en hausse, mais contenu
Au 1er janvier 2024, le prix moyen TTC de l’eau et de l’assainissement collectif en France s’établit à 4,69 €/m³, soit une facture annuelle de 563 € pour une consommation de 120 m³.
Cette augmentation (+3,8 % par rapport à 2022) demeure inférieure à l’inflation, traduisant une hausse maîtrisée malgré le contexte économique tendu.
Une consommation stable
La consommation domestique moyenne atteint 53 m³/an par habitant, soit environ 145 litres par jour. Ce chiffre est relativement stable depuis plusieurs années, même si d’importantes disparités subsistent selon les territoires et les usages.
Une qualité de l’eau au robinet
La qualité sanitaire de l’eau potable reste très élevée, avec 98,5 % de conformité physico-chimique et 98,7 % de conformité microbiologique. Ces résultats témoignent du sérieux des collectivités et des exploitants avec des efforts constants de surveillance.
Transferts aux intercommunalités
En 2023, 71,5 % des collectivités françaises avaient transféré leurs compétences eau et assainissement à une intercommunalité, contre 70,2 % en 2022. La dynamique est réelle même si elle pourrait être freinée par les évolutions législatives récentes.
Quels enseignements pour le SMDE 24 ?
Ces constats nationaux résonnent aussi sur notre territoire départemental. Limiter les fuites reste un défi prioritaire, nécessitant une connaissance et un suivi rigoureux de nos réseaux. La maîtrise des coûts est un enjeu majeur, alors que les investissements augmentent. Enfin, la mutualisation vers notre syndicat et la solidarité départementale demeurent des leviers essentiels pour améliorer l’efficacité du service.
