Vice-Président du SMDE 24 en charge de la commission territoriale Vallée de l’Isle
Depuis quand êtes-vous président de la commission territoriale Vallée de l’Isle ?
Je suis président depuis 2020, c’est mon deuxième mandat. Avant cela, j’étais déjà membre du syndicat de la Vallée de l’Isle aux côtés de Didier Frerebeau. Cette fonction s’inscrit dans la continuité de mon engagement local. Depuis ma prise de fonction, j’ai beaucoup appris : nous avons un projet de Déclaration d’Utilité Publique (DUP) en cours, nous avons mené un forage, et nous avons engagé de nombreuses actions pour protéger la ressource et le captage prioritaire de la Glane. Ce n’est pas toujours simple, mais c’est passionnant.
Quel a été votre parcours avant de prendre ce poste ?
J’ai eu un parcours professionnel varié. J’ai commencé aux papeteries de Condat, où j’ai déjà développé un intérêt pour les questions liées à l’eau. Par la suite, j’ai tenu plusieurs commerces. En parallèle, je me suis toujours investi dans le monde associatif : bénévole au club de judo, à l’amicale laïque, puis au club des aînés. Ces engagements m’ont naturellement conduit à devenir conseiller municipal dans ma commune, Coulaures. Travailler pour les autres, pour notre territoire, c’est pour moi une évidence. Un élu ne doit pas se limiter à gérer le quotidien : il doit aussi savoir anticiper, construire l’avenir, notamment en matière de gestion de l’eau.
Qu’est-ce qui vous a motivé à vous engager dans ce domaine ?
J’ai toujours été sensible à la nature, et l’eau occupe une place particulière : c’est notre source de vie. Je suis d’une génération qui a connu l’avant, quand il fallait tirer l’eau au puits. J’ai ensuite vu arriver l’eau courante dans les foyers. Cette mémoire, il faut la préserver. Aujourd’hui, on ouvre un robinet sans penser à tout ce que cela suppose en amont. Moderniser, entretenir, sécuriser le réseau a un coût, et parfois, on a perdu le bon sens paysan qui savait préserver les ressources.
Pourquoi avoir fait le choix de transférer l’ensemble de la compétence eau au SMDE 24 ?
Nous avons transféré au SMDE 24 en 2018, anticipant les obligations de la loi NOTRe. Notre volonté était claire : éviter d’être absorbés par une communauté de communes ou une agglomération et garder une gestion de proximité, entre élus du territoire. C’est la possibilité que nous a donné le SMDE 24, tout en nous apportant un accompagnement technique et administratif précieux : hydrogéologues, comptables, gestion de notre DSP (délégation de service public) … Sans eux, nous ne pourrions pas fonctionner efficacement. Ce soutien est indispensable.
Quels sont les principaux défis de votre commission territoriale aujourd’hui ?
Le premier défi est d’assurer une distribution efficace de l’eau, sans gaspillage, à un tarif raisonnable pour les usagers. Le second est la protection de la ressource, notamment sur notre secteur avec la source de Glane, classée comme captage prioritaire. Il faut à la fois sécuriser la quantité et la qualité de l’eau.
Quels sont vos objectifs à long terme pour le territoire ?
Le rôle d’un président de syndicat a profondément évolué. Il y a vingt ans, il s’agissait surtout de raccorder les foyers à l’eau potable et d’amener de l’eau à tous. Aujourd’hui, c’est bien plus complexe. Il faut penser à long terme, faire des choix éclairés pour garantir une ressource saine et durable. Notre objectif est de maintenir, voire améliorer, la qualité de l’eau. Les défis sont nombreux : polluants émergents comme les PFAS, les nitrates, les CVM… On avance, la science progresse, mais soyons lucides : on ne fournira jamais une « eau de laboratoire ». Il faut viser un équilibre entre sécurité sanitaire et réalité du terrain.
Vous avez récemment rejoint le comité Re-sources. Pourquoi cet engagement ?
Le SMDE 24 est engagé depuis 2022 dans le programme régional Re-sources, pour la préservation de la source de Glane. Ce programme régional vise à préserver et à reconquérir la qualité des ressources en eau destinées à l’approvisionnement en eau potable des habitants de Nouvelle-Aquitaine. Cette année, les élus ont été invités à intégrer le Comité de Pilotage Régional et j’ai choisi de m’y investir car c’est le lieu stratégique de prise de décision. J’espère pouvoir faire entendre la voix de notre territoire, faire remonter nos réalités locales, tout en contribuant à une articulation cohérente entre les niveaux régional et local. On avance avec Anne-Cécile Besse, animatrice sur les captages prioritaires, mais il faut garder un rythme adapté et veiller à ne pas fragiliser l’économie et les acteurs locaux. Les aides doivent être adaptées à nos réalités. Écouter, concerter, travailler ensemble, voilà notre ligne de conduite pour avancer sans casser ce qui fonctionne.
Comment percevez-vous l’avenir du secteur de l’eau potable ?
Nous vivons un tournant je pense. Les défis sont multiples : techniques, économiques, mais aussi sociétaux. Il est essentiel que chacun prenne conscience de l’importance de l’eau et des enjeux liés à sa gestion. C’est un bien commun, et chacun a un rôle à jouer. Beaucoup ignorent encore le fonctionnement d’un réseau d’eau potable. J’aimerais que des visites soient organisées plus régulièrement sur des sites comme Glane, pour sensibiliser le grand public et montrer ce qui se cache derrière le robinet.
Quel message souhaitez-vous transmettre aux usagers ? Et à vos collègues élus ?
Aux usagers, je dirais : soyez curieux, informez-vous. L’eau nous concerne tous et comprendre, c’est déjà protéger. Et à mes collègues élus au SMDE 24 : merci. Les échanges sont riches et les retours d’expérience des différents territoires précieux. Je tiens aussi à saluer mes collègues de la commission pour leur engagement, leur soutien et leur esprit d’équipe. Ce travail est collectif. On progresse ensemble, même si l’on sait que la mission ne s’arrête jamais vraiment.
