Derrière l’acronyme PFAS (perfluoroalkylés) se cachent les « polluants éternels », des substances largement utilisées depuis les années 1950 dans de nombreux produits de notre quotidien : textiles, emballages alimentaires, cosmétiques, mousses anti-incendie, gaz réfrigérants, revêtements antiadhésifs, dispositifs médicaux, produits phytopharmaceutiques, etc … Ces composés, réputés pour leur résistance à l’eau, à la chaleur et aux graisses, sont aujourd’hui au cœur des préoccupations sanitaires et environnementales.
Des études scientifiques ont en effet mis en lumière les effets délétères de certains PFAS sur la santé humaine : augmentation du taux de cholestérol, troubles du foie, atteintes rénales, cancers, effets sur la fertilité et le développement du fœtus. Ils sont également suspectés d’interférer avec le système endocrinien (thyroïde) et immunitaire.
Une nouvelle obligation réglementaire dès 2026
Face à ces enjeux, la directive européenne (N°2020/2184) impose un renforcement du contrôle des PFAS dans les réseaux d’eau potable. Transposée en droit français en janvier 2023, elle fixe à partir du 1er janvier 2026 une limite de qualité de 0,10 µg/L pour la somme de 20 PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine.
Par ailleurs, une instruction du ministère de la Santé (DGS/EA4 du 19 février 2025) demande aux ARS de mettre en œuvre dès mi-2025 un contrôle sanitaire renforcé pour garantir le respect de cette norme au plus tard début 2026.
Le choix d’une campagne d’analyses préventive
Dans ce contexte, le SMDE 24 a pris les devants en réalisant une campagne de recherche proactive début 2025 sur l’ensemble du département. L’objectif de cette campagne était de vérifier l’absence de contamination et d’anticiper la mise en œuvre de la nouvelle réglementation.
Au total, 26 captages ont été analysés sur l’ensemble du territoire :
- 5 en rivières
- 8 sources
- 5 puits
- 8 forages
Les résultats sont rassurants puisqu’aucun captage ne dépasse la future norme !
Seuls 4 captages – trois puits en nappe alluviale (nappe d’eau souterraine en connexion hydraulique avec un cours d’eau) et un forage peu profond – ont présenté des traces de PFAS, avec une concentration maximale mesurée à 0.014 µg/L, soit plus de 7 fois inférieure à la limite réglementaire.
Une gestion responsable pour une eau de qualité
Grâce à cette campagne proactive, nous nous assurons de la conformité de nos eaux de captage avec les futures exigences européennes, tout en renforçant nos connaissances du territoire et de sa vulnérabilité.
